Le burn out, la naissance d’un autre moi ?

Le burn out, la naissance d’un autre moi ?
Le burn out, la naissance d’un autre moi ?

Mon prénom est Régis, j’ai 47 ans. A l’âge de 10 ans, je découvre l’informatique et très rapidement cela devient une passion, au point d’en faire mon métier, que j’adore depuis 25 ans. Celui-ci en tant qu’indépendant, m’apporte stimulation intellectuelle, reconnaissance sociale et confort financier, mais au prix de quels sacrifices ?

Premier burn-out. En 2009, la machine s’enraye. En l’espace de 6 mois, mon papa décède, je perds un contrat qui représente près de 80% de mon chiffre d’affaires et je travaille jour et nuit, sept jours sur sept pour combler cette perte et conserver mon personnel. Je perds le contrôle, je ne suis plus moi-même. La maman de mes deux enfants âgés de 3 et 6 ans me quitte après 15 ans de vie commune. Je suis sur le chemin du bureau, arrêté à un feu. Celui-ci ne cesse de passer du vert au rouge. Je suis incapable de passer la première, mon corps ne répond plus, je ne l’accepte pas. Je suis en burn-out.

La vie continue. Après 6 mois d’arrêt, je reprends le travail. Mais ai-je compris la leçon ? J’essaie de me reconstruire, je prends conscience de certaines choses, mais je ne règle pas les problèmes de fond. Année après année, je tiens de moins en moins compte des signaux, pourtant bien connus qui m’avertissent de la chute vertigineuse à venir. Mes journées se résument à travailler avec comme seul réconfort, m’empiffrer. Je n’écoute rien, ni personne, même pas mon corps si lourd à porter qui hurle de douleurs.

Bis repetita, second burn-out. Mars 2017. L’histoire se répète. En l’espace de 48 heures, je perds la mission pour laquelle je suis engagé depuis plus d’un an. N’étant de nouveau plus moi-même, je quitte de ma propre initiative, la personne que j’aime pourtant énormément depuis plus de trois ans. Je suis perdu, je sombre, je plonge, je touche le fond. Je suis en burn-out.

Et si j’écoutais mon corps et mon cœur ? Je souffre. Je souffre énormément physiquement et mentalement, et je fais souffrir les personnes qui m’aiment et qui me sont pourtant chères. Je m’interroge. Je prends conscience, j’accepte mon état.

La folie, c'est de faire toujours la même chose et de s'attendre à un résultat différent. Albert Einstein. On a deux vies, et la deuxième commence quand on se rend compte qu'on n'en a qu'une. Confucius.

Ces citations résonnent en moi, comme des évidences, comme des invitations à agir, à changer les choses. Je pèse 132 kg. Rien que faire mes lacets, je suis essoufflé et ai besoin de plusieurs minutes pour récupérer. L’élastique de ma vie est proche de la rupture. Je décide d’écouter mon corps et mon cœur, pour moi en premier, mais aussi pour toutes les personnes que j’aime et qui m’aiment, mes enfants, ma maman, ma compagne.

Un autre moi. Mars 2018. Aujourd’hui, je suis sous la barre fatidique des 100 kgs. J’ai perdu en un an, un quart de mon poids : 33 kgs et ce n’est que la partie visible de l’iceberg, de ma transformation. Je fais attention à mon alimentation. Je fais du sport. J’ai une vie plus équilibrée et de beaux projets avec ma compagne retrouvée. Je me sens bien. Je suis heureux. Conscient du chemin parcouru et d’où je viens, une deuxième vie se présente à moi. Je reste vigilant. Cette expérience, j’ai envie de la partager avec vous.

Je crois en moi, je crois en l’amour, je crois en la résilience. En route pour de nouvelles aventures ...